En fin d’année, j’ai vu le compteur macabre de féminicides atteindre les 149.

Depuis le début 2020, c’est reparti. Inlassablement, des hommes tuent de ne plus être aimés, de haine, de goût de pouvoir.

Alors, une amie d’une des victimes avait écrit un texte.

Sublime.

Triste.

Désespéré.

Et puis avant, une autre avait aussi parlé aux journalistes, tentant de faire passer un message.

Le même.

Presque à chaque fois.

Il dit que la victime avait tenté de se protéger. Il dit que la victime avait tenté de porter plainte aussi. Ou qu’elle l’avait fait. Mais qu’une fois de plus, elle n’a pas été prise au sérieux.

A moins qu’elle l’ait été mais que c’était égal pour ceux qui l’ont entendue ?

Peut-on imaginer ça ?

Et pourtant …

Nous appartenons à une société qui fait de l’argent la priorité absolue et pour qui une mort par ci ou par là, tant que ça n’est pas un membre d’une famille politique au pouvoir, bah, c’est quantité négligeable. Le même sort est réservé aux SDF. Les morts de l’hiver derniers ont été comptabilisés. Certains ont fait parler d’eux, le temps d’un journal du soir et puis, ils ont été balayés par d’autres nouvelles.

Et puis on a partagé sur les réseaux sociaux. Espérant sensibiliser. Espérant qu’enfin, il se passe quelque chose pour que ce fléau stoppe. On se console comme on peut.

On se console comme on peut d’avoir perdu une amie, une sœur, une mère, … on se console comme on peut oui.

On imagine même que cette mort là, ça sera peut être la dernière, parce qu’il y aura une réaction quelque part, au gouvernement, dans un bureau, même un tout petit. Mais dirigé par quelqu’un qui pourrait enrayer tout ça. On se dit : « enfin, là, quand même ! ça va bouger non ? » . Et le compteur continue…

Imaginons un seul type isolé, qui tue des femmes, quasiment de la même façon.

On appellerait ça un massacre. Toute la presse s’emparerait de l’affaire, ça ferait vendre.

Alors qu’une femme de temps en temps …

Ceux qui ont le pouvoir peuvent changer les choses. Ceux qui ont une plume aussi. Les journalistes seraient bien inspirés de ne rien lâcher. Parce que peut être malheureusement, un jour, ça pourra être une des leurs qui alimentera la rubrique de leurs faits divers.

En attendant, c’est une de nous toutes et on en a marre !

J’ai mal pour ces femmes qui sentent la mort les frôler comme j’ai pu le sentir aussi. J’ai mal pour ces femmes qui ont vu leur mort arriver. J’ai mal pour ces enfants qui sont témoins du drame qui se déroule sous leurs yeux, préparant ainsi une vie d’adultes déchirés, prêts à rejouer les mêmes scénarios. J’ai mal pour ces familles qui vont pleurer leur fille/sœur/cousine… perdue. Juste parce que personne ne semble vouloir que ça cesse.

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