J’ai été invitée hier, comme beaucoup d’entre nous, femmes que nous sommes, à changer ma photo de profil sur les réseaux sociaux (FB) par un fond noir.

L’idée, avec une intention qu’il faut souligner, était de dire : « Voyez messieurs, si vous continuez à nous tuer, ce que sera le monde sans nous, les femmes« .
Je voudrais croire que ce message aurait pu sensibiliser.

Je voudrais même croire que « ceux qui tuent » aient l’idée de venir sur les réseaux, et en voyant tout ce noir, de se demander ce qui se passe, de réaliser qu’il n’y a plus de femmes et soudainement… de devenir … humain (?).

Seulement voilà.

S’ils tuent, c’est qu’il y avait déjà un fond violent, une colère bouillante, en eux.

S’ils tuent, c’est qu’ils ont déjà peut-être, sûrement, frappé.

S’ils tuent c’est qu’ils N’aiment PAS.

(note : celui qui aime, ne tue pas)

(note pour les sceptiques : vous tueriez ceux que vous aimez vous ?)

Si ces gestes là, ces sentiments, répétés ou non, ne les ont pas réveillé, alors, je n’imagine pas qu’une image noire les émeuve.

Sans être trop pessimiste (mais d’en avoir fréquenté au moins un, on peut le prédire sans trop de risque de se tromper) ils diront qu’on les emmer*** encore, que nous faisons – encore – notre crise … ils diront qu’on fait ch*** le monde à se plaindre encore… encore, encore, encore …

Vous voyez le souci là ? ils sont las des actions de ce type, ils sont las des femmes en général, parce qu’ils se fichent royalement de tout ça.

TOUT CECI NE LES TOUCHE PAS.

Seul le besoin de flatter leur orgueil les intéresse.

Bref, on se positionnera, au pire, comme une victime.

Or, ils adorent ça les victimes. Ce n’est pas contre la guerrière qu’ils vont se battre, ce sont des lâches.

Non, ils viseront la photo noire. Ils risquent même, tordus qu’ils sont, de vous interpeler pour vous féliciter… pour mieux tirer à vue ensuite.

Mais croyez-le bien, ils sont morts de rire (eux, meurent de rire, les salopards !) de voir tout ça.

Et entre eux, ils vont se délecter toute la journée.

Rien ne les touche parce qu’ils n’ont aucune sensibilité !

La seule sensibilité qu’ils pourraient avoir c’est pour eux mêmes, quand ils passent en mode Caliméro. Agressés qu’ils sont par toutes ces « bonnes » femmes. C’est dire s’ils sont fragiles ! et du coup, ça justifie presque leurs gestes plein de haine !

Ce mouvement se voulait sans doute solidaire et nous, femmes ayant laissé notre photo, sourire en avant, avons pu donner l’impression de nous en fiche.

Mais ne nous mentons pas. Ceux qui pourraient être tristes d’un monde sans femmes, sont justement ceux qui les aiment. Et ceux qui les aiment ne les frappent pas et dénoncent eux aussi ces violences.

Aucun furieux qui frappe une femme ne s’est dit un jour : « Tiens, si je la frappais ? » alors qu’il était, la veille, sincère, doux comme un agneau, bienveillant et très aimant. AUCUN !

Et ça, ça peut permettre aussi aux femmes qui doutent encore de réaliser que le furieux est incapable d’amour.

N’oubliez jamais ça : ils aiment que vous les aimiez. Point.

Le jour où vous osez remettre en question une attitude qu’ils ont eue, une action, une erreur, n’importe quoi qui salisse leur image, alors, vous êtes condamnée à être humiliée, peut-être frappée, peut-être tuée.

Un furieux n’arrête pas son geste, il le déploie et l’amplifie.

N’oublions jamais (non plus) que la haine se construit dans le cœur d’un enfant puis d’un adulte. N’oublions jamais qu’aucun enfant ne vient au monde avec la rage au ventre.

Cette rage est apprise, imitée, acquise, développée et sur développée au fil des années, à coups de maltraitances pour faire obéir, pour faire plier.

Comme si il était impossible à un enfant de comprendre…

Mais surtout comme si il était impossible à un parent de comprendre qu’un enfant ne risque guère de lui faire du mal et ne cherche pas à le dominer.

Il faut savoir raison garder.

Il faut savoir réfléchir un peu.

Éduquons les enfants avec de l’amour et non de la haine. Montrons leur des exemples positifs.

A l’heure des réseaux sociaux, il serait peut-être utile de dire au plus grand nombre que l’enfant d’aujourd’hui est l’adulte de demain et qu’en le frappant aujourd’hui, on lui apprend juste à obéir demain ou … à se rebeller, mais certainement à aimer !

NB : ceci ne m’empêche pas d’être solidaire. C’est évident. Mais ça va mieux en le disant.

NB 2 : on pourrait m’avancer que cette idée de noir était pour sensibiliser aussi les autres. Mais dans ce cas, pourquoi leur envoyer un message aussi violent alors qu’eux, n’y peuvent pas grand chose, sinon dire à leur voisin, ami, collègue, que non ! il ne faut pas violenter sa femme. Rares sont ceux qui s’en vantent. Et quand c’est le cas, ils sont bien tous d’accord ensemble !

NB 3 : pas facile …

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