On fait de la prévention routière, de la prévention contre certaines maladies, l’alcool, le tabac, de la prévention sur l’hygiène de vie, sur le harcèlement à l’école, au boulot … et rien, absolument RIEN sur l’amour. Aucune mise en garde, genre : débrouillez-vous, vous verrez bien. Pourquoi diable aurions-nous l’idée saugrenue de prévenir ? Après tout, l’amour a une connotation positive. Jusqu’au jour où… Il est donc temps que ça change. Prévention.

Prévention sous entend : avant. Donc, prévenons avant qu’il ne soit trop tard.

Temps 1 : La rencontre

On plane, on pense avoir rencontré enfin la bonne personne, on est même sûr/e … Jamais on n’avait ressenti autant d’amour, de paix, de bonheur, de sérénité … oui, on plane.

Et c’est normal !

Tout d’abord il y a sécrétion de notre chère hormone du bonheur grâce aux câlins, à la proximité, aux regards, aux sourires…

Et puis, on se sent aimé pour ce qu’on est. Alors on donne avec plaisir, on donne sans compter (manquerait plus que ça tiens !), on donne parce que ça nous semble NORMAL. Retenons bien ce point capital. Il n’y a absolument aucun intérêt recherché au départ, autre que se faire du bien en faisant du bien à l’autre (de façon tout à fait inconsciente). Donner pour se sentir bien, quoi de plus gratifiant ?

Petite note à l’attention de la lectrice avertie et maman (ça marche aussi pour les messieurs) : quand Bébé vient au monde, il ne donne RIEN et pourtant, qu’est ce qu’on l’aime lui ! voyez bien que c’est possible de donner sans avoir reçu de l’autre. Juste par le don de son existence. Juste parce qu’il est là, juste parce qu’on l’aime.

On donne parce qu’on aime. Point. On donne parce que l’autre nous semble le mériter. C’est tout. C’est logique, normal, sain…

Pourtant, le temps 2 n’est pas très loin.

Temps 2 : La routine

Non que l’amour s’essouffle mais … on ne va pas non plus vivre en autarcie toute le reste de notre vie avec l’élu/e ! Alors on prend un rythme de vie plus « ouvert » à la société. On a aussi d’autres personnes à aimer, d’autres occupations, d’autres centres d’intérêt. Heureusement. C’est probablement ça aussi qui avait fait qu’on « lui » plaisait !

On donne peut-être moins (sans doute) à l’autre qui, petit à petit, fort de ses blessures d’enfance (qu’il n’a pas manqué de ramener avec ses valises), va se rendre compte qu’il lui manque quelque chose et va commencer à … réclamer ! Quand on réclame, on n’est jamais loin du reproche. Allez, soyons honnête, on dit sans le dire que … l’autre devrait ! Et pan ! l’autre se retrouve dans une obligation de donner alors qu’il donnait auparavant de façon naturelle ET spontanée.

Là, sans bien comprendre ce qui vous arrive, petit à petit, le reproche aidant, vous vous sentez pris/e au piège de l’addition (la dette morale) que l’autre vous tend : « J’ai fait ça pour toi, tu me dois ça« . Ah ah ! on ne l’attendait pas celle là n’est-ce pas ?

L’amour n’est soudainement plus du tout gratuit, normal, spontané, fondé sur la valeur de l’autre mais fondé sur le système bien connu d’un point de vue économique : l’échange. Donnant / Donnant.

Et tout va alors avoir un coût. Un coût d’une violence inouïe puisqu’il est émotionnel.

Pauvre petite Pomme qui donnait sans compter (quand elle pouvait certes, pas toujours et surtout pas sur commande) se retrouve à devoir jouer ! à devoir faire semblant !

Me revient à la mémoire cette chanson qui prend maintenant tout son sens :

Donner pour donner, de France Gall :

« Donner pour donner
C’est la seule façon de vivre
C’est la seule façon d’aimer

Pas la peine de vivre enfermé
C’est pas la peine
Pas la peine de rester couché
Non c’est pas la peine
Je te donne sans rien demander
La vie c’est déjà si compliqué »

Alors, prenez garde petites Pommes et Poires de toutes générations : on ne doit donner que parce que ça NOUS fait plaisir de donner, parce que l’autre nous donne ENVIE de donner, non parce que l’autre nous OBLIGE à donner.

Dès que ça commence à coincer dans le couple, vérifiez à quel stade vous en êtes. Vérifiez que l’autre n’est pas en train de vous obliger à l’aimer, comme si c’était un du ! Vérifiez que vous non plus, vous n’obligez pas l’autre à vous aimer. Vérifiez que vous continuez à donner par plaisir. Vérifiez aussi que l’autre vous donne gratos, parce que vous avez de l’importance, parce qu’il a encore de l’amour pour vous, non parce qu’il a épuisé le stock que vous lui aviez constitué (note : il s’agit d’un puits sans fond, d’où l’épuisement). Méfiez-vous toujours de quelqu’un qui a cruellement manqué d’amour. Non qu’il ne mérite d’être aimé mais il lui revient de ne pas faire peser cette dette sur vos frêles épaules. Il réclame un amour maternel (ou paternel), vous ne pouvez que l’aimer en tant que compagne. Ça coince forcément. Qu’il se débrouille avec son déficit, débrouillez-vous avec le vôtre.

A chacun de s’arranger avec la dette dont il a hérité et faire le deuil de ce qu’il n’aura jamais, de la part de quiconque : l’amour non reçu lorsqu’il était enfant.

Sinon, vous risquez fort de vous retrouver à obéir (en amour, ça fait rêver non ?!!!) à celui qui donne pour recevoir, juste pour recevoir. Et donc, crée une autre dette que vous devrez payer tôt ou tard … avec « tout ce qu’il a fait pour vous ! » (ça ne vous rappelle rien ?).

Autre chanson, autre temps, autre mentalité et pourtant si souvent d’actualité – même si l’auteur se leurre grave : il n’aime pas ! :

Si tu ne m’aimes pas je t’aime et si je t’aime, prends garde à toi.

Au final, si on n’y prend pas garde, derrière chaque histoire d’amour, se tient tapie, prête à bondir, une menace.

A la première, il est encore temps de réagir, de dire, de parler, de poser le problème. Si l’autre ne comprend pas et continue à hurler à la mort son amour d’enfant insatisfait, il est peut-être temps de plier bagages. Il y a des vampires de l’amour qui ne sont jamais satisfaits. Ils deviennent rapidement des terroristes de l’amour. Enfin, amour… vous aurez compris qu’il s’agit d’un amour unilatéral. Celui que vous lui devez soudain, par un tour de passe-passe que vous n’avez sans doute pas vu arriver !

  • Prévenez vos filles, vos sœurs, vos cousines, vos amies, vos voisines.
  • Prévenez vos fils, vos frères, vos cousins, vos amis, vos voisins.
  • Prévenez votre (nouveau) soupirant.
  • Prévenez votre (nouvelle) soupirante.

Cela les incitera peut-être à aller régler leurs comptes anciens avant de vous présenter une addition plutôt salée, alors qu’au départ, c’était plutôt pas mal engagé tout ça …

Oupssssssss j’allais oublier !

Attention ! vous risquez bien aussi de tomber dans un autre piège qu’est la compassion. Mais oui, quand on est du côté des aimants (du verbe aimer, mais aussi, ironie du sort, du verbe aimanter), on a tendance à avoir de la peine, finalement, pour celui qui supplie ainsi qu’on l’aime (après avoir hurlé, menacé…) directement ou indirectement. Donc rappel à l’ordre : la compassion n’est pas de l’amour, c’est même plutôt proche de la pitié et trop proche du pardon inconditionnel. Aucune violence dans un couple n’est tolérable. Elle sera excusable si l’autre fait amende honorable ET ne recommence plus JAMAIS parce qu’il a compris.

Ne nous méprenons pas. Si nous menions des campagnes du type : Attention ! l’amour tue ! , il ne s’agirait bien sûr pas de l’amour de l’autre, mais bien du vôtre, celui que vous avez donné sans compter, alors que l’autre tenait les comptes ! et qu’il considérait évidemment, que ça n’était jamais assez !

Rien n’est plus doux, fort, beau, que se sentir aimé.

Rien n’est plus douloureux que de découvrir qu’on ne l’était pas !

Si vous avez le moindre doute sur les conséquences de tout ça, vous pouvez lire les mémoires de Pomme, et notamment :

http://www.leseditionsdunet.com/autobiographie/4962-pervers-narcissique-ou-autre-toxique-a-nous-deux–chacun-son-tour–pomme-9782312052298.html

Un billet de Pomme ne serait pas un VRAI billet sans un PS, voire deux.

PS : prenez garde, vous aussi de ne pas aimer pour recevoir.

Sinon, ça n’est plus du jeu. Ou plutôt si. C’est un jeu. Qui détruit. Vous voilà prévenu/es.

Je vous câline, vous le méritez sans doute et moi, ça me fait plaisir. 😘💕

PS 2 : j’ai failli oublier !!! BONNE ANNÉE, remplie d’amour, vrai, sincère, profond, durable. De celui qui fait soulever des montagnes et crée une énergie qui inonde le monde. De celui qui grandit et fait sourire à la vie. De celui qui ne s’éteint qu’avec l’âme. De celui qui pourtant, a un écho sur le monde qui fait régner la paix.

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